Mariage (droit)
Le Mariage républicain
Le Code civil, promulgué le 21 mars 1804, consacre les
libertés essentielles conquises par la Révolution ; il insiste sur la famille,
plaçant la femme sous la tutelle de son père ou de son époux, faisant du
mariage, par la place laissée au régime de la dot ou à la communauté des biens,
ce qu'il est pour la bourgeoisie, un moyen d'accroître les fortunes, maintenant
toutefois le divorce — peut-être pour des raisons personnelles. Il est désormais
démontré que la religion peut être séparée de l'État : le mariage civil est
antérieur au mariage religieux. Le Mariage républicain, gravure du xix e siècle,
Musée Carnavalet, Paris.
mariage
(droit), acte juridique conférant l’état de conjoint à un homme et à une
femme.
Le mariage est une situation juridique créée
par l’union de ces deux personnes dans le dessein de fonder une famille. En
célébrant leur mariage, les conjoints adhèrent à un modèle légal organisé. Ce
modèle détermine les conditions de formation du mariage ainsi que ses effets
entre époux et vis-à-vis des tiers.
Le mariage religieux ne produit en soi aucun
effet sur le plan juridique et n’est pas une condition de validité et
d’existence du mariage. La loi ne prend en compte que le mariage civil, célébré
devant un officier d’état civil.
Plusieurs conditions doivent être remplies pour
qu’un mariage puisse être célébré.
Les futurs époux doivent tout d’abord être
aptes physiquement à se marier. Cela suppose qu’ils soient de sexes différents
et qu’ils aient subi moins de deux mois avant la célébration une visite médicale
au terme de laquelle leur est délivré un certificat médical prénuptial précisant
leur situation au regard de certaines pathologies infectieuses. L’objectif de ce
certificat est de mettre les intéressés face à leurs responsabilités mais ne
restreint en aucune façon la liberté du mariage. Le résultat est communiqué à
chacun personnellement.
Une condition d’âge est également requise. Elle
est de dix-huit ans pour l’homme et pour la femme mais des dispenses pour motifs
graves peuvent être accordées — afin de lutter contre la pratique des mariages
forcés, l’âge légal du mariage des femmes, qui était de quinze ans depuis le
Code civil de 1804, a été aligné sur celui des hommes en 2006.
Les futurs époux doivent consentir librement au
mariage, sous peine de nullité.
Le principe de la liberté du mariage est
général : ainsi cette liberté fait-elle l’objet d’une protection devant les
tribunaux qui n’hésitent pas à annuler toute clause de célibat contenue dans un
contrat de travail. Elle implique, à l’inverse, le droit pour tout individu de
refuser le mariage. Le consentement doit également être éclairé : il requiert
donc la possession de la capacité matrimoniale. Sont spécialement visées ici les
personnes frappées d’aliénation mentale. En effet, le consentement doit être
conscient et celui qui est donné sous un état de démence est déclaré inexistant.
Ainsi, un majeur placé sous un régime de tutelle doit obtenir le consentement
d’un conseil de famille et un majeur sous curatelle, celui de son curateur.
Lorsque le futur époux est mineur, ce sont ses parents qui doivent donner leur
autorisation.
Enfin, la validité d’un mariage suppose
éventuellement la dissolution de liens antérieurement contractés. Une personne
ne peut en effet contracter un second mariage si le premier n’est pas dissous.
S’il était toutefois célébré, le marié fautif pourrait être poursuivi pour
bigamie et condamné à une peine d’emprisonnement et d’amende. De même, une femme
précédemment mariée doit, pour contracter un second mariage, attendre
l’expiration d’un délai, appelé délai de viduité, qui est de trois cents
jours à compter de l’expiration du premier mariage. Il est abrégé si elle
produit un certificat médical attestant qu’elle n’est pas enceinte.
Si toutes ces conditions
sont remplies, le mariage peut être célébré.
Préalablement, certaines formalités doivent être
accomplies comme la publication du mariage, que constitue
l’annonce au public de l’événement futur, par
voie d’affichage qui incombe à l’officier
d’état civil. Différents documents sont remis
à ce dernier par chacun des intéressés (acte de
naissance, certificat prénuptial, contrat de mariage si les
époux ont choisi ce type de régime matrimonial).
La célébration du mariage s’effectue alors
selon des formes organisées par la loi. Elle se déroule à la mairie du domicile
ou de la résidence de l’un des époux, devant un officier d’état civil. Chaque
futur conjoint est accompagné de témoins, dont le nombre total est limité à
quatre.
Après la célébration, l’officier d’état civil
dresse immédiatement l’acte de mariage et délivre un livret de famille aux
jeunes époux. L’acte de mariage constitue la preuve du mariage.
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DROITS ET DEVOIRS DU
MARIAGE |
Les époux sont égaux en droit dans le mariage
(chaque époux conserve sa liberté de religion, d’exercer une activité
professionnelle, de disposer des gains qui en découlent, etc.). Si le mariage
ouvre réciproquement des droits, il crée aussi des devoirs entre époux. Les
époux s’obligent à une communauté de vie et à un devoir de fidélité et
d’assistance. Chacun des conjoints doit, dans la mesure de ses moyens,
contribuer aux charges du mariage.
En ce qu’il constitue une institution
protégeant la famille, le mariage a également des effets importants sur la
situation économique des époux (qui sont soumis à une imposition commune pour
les revenus perçus par chacun d’entre eux), sur la nationalité (le mariage d’un
étranger avec un conjoint de nationalité française lui permet d’acquérir la
nationalité française après un an de vie commune) et sur la filiation (lorsqu’un
enfant naît, son père est identifié officiellement et automatiquement s’il est
marié avec la mère).
Le mariage prend fin par le décès de l’un des
époux, ou par le divorce.
Voir aussi concubinage ; Pacte civil de
solidarité (Pacs)
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